
(Photo: IFAO)
Depuis septembre 2020, au Caire, l’Institut français d’archéologie orientale fond des caractères hiéroglyphiques au plomb sur une fondeuse Foucher datant du début de XXe siècle. Pour mener à bien ce projet, la fondeuse—inactive depuis trente ans—a été complètement restaurée et l’ancien opérateur de la machine a dû accepter de sortir de sa retraite pour former de jeunes opérateurs. La fondeuse fait partie d’un ensemble de matériel typographique ancien—monotype, fondeuses de caractères, presses typographiques manuelles et à platine du début du XXe siècle—conservé dans l’imprimerie de l’IFAO.L’imprimerie de l’Ifao a été créée en 1898 dans l’enceinte du Palais Mounira en 1907 sous l’impulsion d’Émile Chassinat. Sa création répondait à un besoin de la communauté scientifique de disposer d’une imprimerie capable de graver, composer et imprimer de nouveaux hiéroglyphes pour des publications scientifiques. Le Catalogue de la fonte hiéroglyphique de l’Ifao recense ainsi plus de 8 000 caractères hiéroglyphiques, spécialement conçus pour les publications de l’Ifao. Dès le début du XXe siècle, l’imprimerie a ainsi pu réaliser une série importante d’ouvrages sur les temples ptolémaïques étudiés par l’Ifao dont Dendara, Esna et Edfou. Connue des orientalistes dès sa création, l’imprimerie pouvait composer des langues rares comme le copte memphitique, le copte thébain, l’éthiopien, l’hébreu, le ninivite, le syriaque.
Le directeur de l’Institut, l’égyptologue Laurent Coulon, voit dans le projet de remise en marche de la fondeuse Foucher et, plus généralement, le maintien de l’atelier typographique comme vitrine patrimoniale une façon de conserver une aspect important de l’histoire de l’égyptologie qui s’est créée avec l’Institut et avec l’imprimerie.
Et pour voir la fondeuse en action…
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