Le thème du prochain colloque de l’AEPM sera :
La pertinence des collections typographiques pour les graphistes d’aujourd’hui
Dates : 2-3 octobre prochains.
Le colloque aura lieu à la Tipoteca italiana (Cornuda, Italie).
Le thème du colloque
Pourquoi s’intéresser aux techniques traditionnelles d’imprimerie à l’heure du numérique ? Les vieilles presses à imprimer et les caractères en plomb sont certes beaux à regarder, mais à quoi servent-ils de nos jours ? Qu’est-ce qu’ils apportent au monde moderne ? Et pourquoi les musées de l’imprimerie s’acharnent-ils à les conserver, ainsi que les savoir-faire nécessaires pour les mettre en œuvre ?
Les graphistes, pour leur part, passent leur temps à réinventer le monde visuel qui nous entoure en recombinant sans cesse des lettres, des images et de l’espace blanc pour réaliser des produits « cousus main » destinés, paradoxalement, à la production de masse. L’une des matières premières du design graphique est la lettre d’imprimerie. Et l’une des principales sources de lettres typographiques, considérées comme matière première de la communication graphique, est l’histoire – l’histoire de la typographie et de ses techniques. Qu’est-ce qui détermine les formes des lettres typographiques ? Pourquoi y a-t-il autant de styles différents de caractères, et pourquoi certains sont-ils plus efficaces que d’autres ? Quels sont les rapports entre les formes de la typographie et l’évolution des conditions techniques, économiques et culturelles de leur production ?
En conservant les artefacts et savoir-faire traditionnels de la production typographique, les musées de l’imprimerie nous aident à comprendre l’histoire de la communication graphique et de ses multiples usages ; ils nous permettent de comprendre à la fois les ressorts de l’innovation et les sources de continuité qui caractérisent la production graphique à l’heure du numérique ; tout comme ils nous offrent un moyen de mettre en perspective l’une des principales techniques de communication à avoir façonné le monde moderne. Autrement dit, les musées de l’imprimerie et leurs collections constituent une ressource particulièrement précieuse pour les graphistes d’aujourd’hui.
Le but de ce colloque est d’examiner les nombreuses manières dont le monde graphique et tout ceux qui s’intéressent à la communication graphique puisse exploiter les collections des musées de l’imprimerie
La première journée sera consacrée à des interventions et échanges sur le thème de « la pertinence des collections typographiques pour les graphistes d’aujourd’hui », avec un dîner en soirée. La deuxième journée commencera par l’assemblée générale de l’AEPM et se poursuivra avec une visite des collections de la Tipoteca et la découverte d’une collection typographique à Venise.
Le colloque est ouvert aux personnes ne faisant pas partie de l’AEPM (les frais d’inscription sont indiqués plus loin).
Parmi les intervenants
Phil Baines a étudié le design graphique et la communication au Royal college of art. Il poursuit une activité de graphiste indépendant avec, parmi ses clients, des maisons d’édition importantes telles Penguin Books, Phaidon et Thames & Hudson. Il contribue régulièrement à Eye magazine et d’autres revues graphiques et a publié plusieurs livres dont notamment Type and typography (avec Andrew Haslam, 2002), Signs, lettering in the environment (avec Catherine Dixon, 2003) et, plus récemment, Puffin by design, 70 years of imagination (2010). Il est également professeur de typographie au Central Saint Martins où, avec Catherine Dixon, il s’occupe du Central Lettering Record.
James Clough a fait ses études au London College of Printing. Depuis quarante ans il travaille à Milan comme designer graphique et calligraphe. Il enseigne l’histoire et la théorie de la typographie à l’Université polytechnique de Milan et dans d’autres écoles. Parmi ses récentes publications : Alphabets of Wood (Tipoteca Italiana, 2014) et Signs of Italy. Outdoor Lettering up and down the Boot (Lazy Dog Press, à paraître cet automne).
Matthieu Cortat est dessinateur de caractères et animateur de Nonpareil/Nonesuch typefaces. Il a fait ses études à l‘École cantonale d’art de Lausanne (Suisse) puis à l’ANRT (Atelier national de recherche typographique, Nancy, France). Il a dessiné de nombreux caractères pour un large éventail de clients, dont Arte, Base Design Geneva, Caran d’Ache et Eastpak. Il travaille également, depuis de nombreuses années, avec le Musée de l’imprimerie et de la communication graphique (Lyon, France) comme médiateur culturel et sur des projets de valorisation de ses collections typographiques. Il a participé largement à la conception et réalisation de la nouvelle collection permanente du Musée en place depuis novembre 2014.
Catherine Dixon travaille comme graphiste indépendante pour des éditeurs comme Penguin Books et Phaidon, ainsi que sur d’autres projets en collaboration avec Phil Baines. Elle contribue régulièrement à Eye magazine, Matrix, et d’autres revus graphiques. Elle a co-écrit, avec Phil Baines, Signs, lettering in the environment (Laurence King, 2003). Elle est membre du conseil d’administration de la Saint Bride Library (Londres) où elle est responsable du programme de conférences et autres événements. Elle enseigne le design et la communication graphiques au collège Central Saint Martins (Londres, R.-U.) où, avec Phil Baines, elle s’occupe du Central lettering record, au sein du Musée et collections contemporaines du collège.
Neil Harris est professeur de bibliographie et des sciences de l’information et des bibliothèques à l’Université d’Udine (Italie). Une grande diversité de collections typographiques – documents imprimés aussi bien que matériel de composition et d’impression – occupent une place importante dans ses activités de recherche et dans les cours qu’il propose aux étudiants de littérature et de bibliographie.
Edwin Pickstone vie et travaille à Glasgow (Scotland, UK). Enseignant à la Glasgow School of Art, il s’occupe également de la conservation et de l’utilisation de la collection de matériel typographique de l’École. Particulièrement intéressé par la matérialité de la chose imprimée, il utilise les techniques plomb traditionnelles pour ses propres travaux ainsi que dans ses collaborations avec de nombreux artistes et graphistes. Son approche de l’histoire de la typographie et de la nature matériel du livre est à la fois universitaire, artistique et graphique.
Jim et Bill Moran travaillent au Hamilton Wood Type Museum à Two Rivers dans le Wisconsin (United States). Jim, un imprimeur en activité, dirige le Museum et compte parmi ses nombreuses activités l’organisation des stages de composition et d’impression typographiques. Bill, le directeur artistique du Museum est à la fois typographe (plomb), graphiste et professeur d’histoire de l’imprimerie à l’Université de Minnesota.
Riccardo Olocco est graphiste et enseignant. Il a obtenu un Master en dessin de caractères au Department of typography & graphic communication (Université de Reading, R.-U.). Professeur de typographie à l’Université libre de Bozen-Bolzano (Bolzano, Italie), ses recherches concernent la conception des caractères typographiques à Venise au XVe siècle.