Conférences précédentes

2017: Faire l’histoire

Faire l’histoire : collections, collectionneurs et le rôle culturel des musées de l’imprimerie

Le colloque annuel de l’AEPM a eu lieu au Musée de la typographie, La Canée, Crète (Grèce) du 11-14 mai 2017.

.

.

.

.

Programme

.

Jeudi 11 mai 2017


10.00 – 16.00

Arrivée des participants

au Musée de la typographie. Inscriptions et visite du Musée (facultatif).

Il est conseillé de prendre un taxi pour aller au Musée le jeudi (10 euros pour l’aller, depuis la ville de La Canée, 8 euros pour le retour). Pendant les trois jours du colloque, les organisateurs ont prévu des autocars pour assurer les déplacements entre les différents lieux.

.


18.00

Courte visite du vieux port de La Canée.

Rendez-vous au à la cathédrale (église Trimartiri), rue Halidon, à deux pas du vieux port.

.


19.00 – 21.30

Ouverture du colloque et discours de bienvenue

Centre for Mediterranean Architecture

19:30 – 21.20 Speeches
21.30: Départ du Centre for European Architecture en autocar pour le lieu de réception l‘Asteria.

.


19:30

Yiannis Garedakis

Fondateur du Haniotika nea, le journal quotidien de La Canée, et du Musée de la typographie, Yiannis Garedakis débuta au célèbre journal To Vima (Athènes), avant de poursuivre sa carrière à La Canée comme journaliste et co-directeur d’un autre titre historique, Paratiritis (The Observer). Son itinéraire comme dirigeant de la presse locale commença il y a cinquante ans avec la création du journal Haniotika nea.

Au cours de son engagement dans la presse écrite il a été président de la fédération des propriétaires de la presse quotidienne régionale grecque, précurseur de l’Association de la presse quotidienne régionale en 1998, qui rassemble les principaux journaux grecs et auprès de laquelle il a servi comme président du conseil d’administration pendant huit ans.

Il créa le Musée de la typographie à La Canée (Crète) en 2005, une initiative qui conduisit également à la création de l’Institut régional de la presse, installé près de La Canée.

(Présentation en grec.)

.


19.50

Yannis A. Phillis

Yannis A. Phillis poursuivit des études d’ingénierie électrique et mécanique à l’Université technique nationale à Athènes avant d’obtenir un doctorat en systèmes de contrôle à l’Université de Californie, Los Angeles (UCLA) en 1980. Il a enseigné à l’UCLA, à l’Université de Boston, à l’Escuela Superior Politecnica de Chimborazo, Équateur, et à l’Université technique de Crète, Grèce, dont il a été le président pendant douze ans. En 2008 il était Onassis Foundation Senior Visiting Fellow aux États-Unis.

Il a reçu de nombreuses distinctions de l’Université de Boston, de l’Académie d’Athènes, et des villes de La Canée et Assini en Grèce, pour ses contributions à la société, aux sciences et aux lettres, pour un Lifetime Achievement Award au World Automation Congress en 2010, ainsi que pour l’Alumni Achievement Award in Academia décerné par l’UCLA en 2013. Il a reçu de nombreuses récompenses pour sa poésie et ses romans en Grèce et aux États-Unis. Il est membre de l’AAAS, des Poets and Writers USA et du P.E.N. Club.

Musées de l’imprimerie : témoins de la civilisation

Des musées existent pour préserver des récits, pour entretenir la mémoire collective, pour ressentir le passage du temps et pour la recherche. Les musées de l’imprimerie nous racontent l’histoire de l’une des plus importantes inventions de l’humanité. L’imprimerie est l’information, et l’information est la précondition de l’existence de la civilisation. Tout, y compris l’humain, peut être exprimé en termes de chaines numériques (binaires ou non). La plupart des choses qui existent aujourd’hui – textes, images, nombres, la voix, la musique, les signaux qui servent à contrôler des opérations robotiques ou pour assurer le guidage d’un vaisseau spatial, des fichiers sur internet… – sont transmises sous forme de séquences de 0s et 1s, ou bits. Ce qui limite la production et le stockage de l’information, limite aussi la civilisation. Du point de vue de la théorie de l’information, on estime que la densité informationnelle de la civilisation avant l’invention de l’écriture était de l’ordre de 1011 bits, tandis que, après l’invention de l’imprimerie, elle a atteint 1017 bits. Et avec l’ordinateur elle a atteint 1021 bits. Par rapport à l’écriture, l’imprimerie a multiplié la quantité d’information par un million.

Mais pourquoi créer des musées de l’imprimerie ? Parce qu’ils conservent la mémoire de l’une des plus grandes réussites de l’humanité, qui a façonné l’histoire, contribué à l’avancement de la science, des techniques, de l’éducation, des arts, de la religion, qui a décuplé notre capacité de penser de manière critique. Ou pour le dire plus simplement, l’imprimerie, cet art qui conserve tous les autres, a permis les progrès de la civilisation.

Aujourd’hui, nous devons faire face à la pauvreté, à l’inégalité, à l’intolérance, à la violence et à toutes formes de communautarisme, mais aussi aux problèmes environnementaux considérables comme le changement climatique, la pollution et l’extinction des espèces. L’humanité est constamment aux prises avec la recherche de solutions, c’est-à-dire, avec l’information. Aujourd’hui encore, l’information passe en grande partie par l’imprimé. Ici à La Canée nous avons la chance d’avoir le seul musée de l’imprimerie en Grèce, le Musée de la typographie, créé et dirigé par Yiannis et Eleni Garadakis. Le Musée nous propose un récit fascinant des progrès de l’imprimerie, une technique qui a changé le monde. Ses fondateurs auraient toutes les raisons d’en être fiers ! Car ils nous ont offert un récit captivant de notre recherche constante de l’information, nous ont fait partager la fierté d’un travail accompli, et ont magistralement exprimé le besoin impérieux de l’homme de communiquer et de comprendre.

.


20.30

Alan Marshall

travailla pendant vingt ans dans l’imprimerie et l’édition, d’abord en Grande Bretagne, puis en France, contribuant régulièrement aux revues professionnelles par des articles sur divers aspects de l’histoire de l’imprimerie. Ayant, ensuite, repris ses études, il obtint un doctorat en histoire consacré à l’invention de la Lumitype-Photon et le remplacement des techniques traditionnelles de composition plomb par la photocomposition. C’est alors qu’il a entamé une longue collaboration avec le Musée de l’imprimerie de Lyon dont il fut le directeur de 2002 jusqu’à son départ à la retraite en 2015. Auteur de nombreuses études sur l’histoire de l’imprimerie et de la communication graphique, il est actuellement président de l’Association of European Printing Museums.

La patrimonialisation de la communication graphique : 150 ans de musées de l’imprimerie

Pourquoi créer des musées de l’imprimerie ? Comment une technique utilitaire comme l’imprimerie est-elle devenue un champ légitime du patrimoine culturel ? Et, d’ailleurs, qu’entend-on par ‘musée de l’imprimerie’ ?

Les musées de l’imprimerie sont, en fait extrêmement divers parce qu’ils sont le produit d’un siècle-et-demi de d’évolutions techniques, économiques, sociales et culturelles. Les industries graphiques ont subi trois révolutions techniques depuis le milieu du dix-neuvième siècle. De même, le statut du livre comme vecteur de la culture a été profondément modifié par l’industrialisation de l’édition. La bibliophilie traditionnelle d’une petite élite de la société a été en grande partie transformée et démocratisée, et l’émergence de la discipline de la bibliographie comme outil d’étude des textes et images imprimés a contribué largement à façonner la manière dont l’imprimé est exposé et médiatisé aujourd’hui. La multiplication des formes et usages de l’imprimé pour répondre aux besoins d’une société de plus en plus complexe a, elle-aussi, élargi le périmètre du patrimoine imprimé bien au-delà du domaine traditionnel du livre ancien et de l’estampe, pour inclure la presse écrite, l’affiche, les emballages, les infinies variations de la publicité imprimée, et le monde presque sans limite de la communication graphique sur support papier et numérique.

Alan Marshall évoquera les principaux acteurs et étapes de la patrimonialisation de la communication graphique au cours d’un siècle et demi, un processus qui a mobilisé collectionneurs, bibliothèques, musées, universitaires et, bien sûr, les industries graphiques elles-mêmes.

.


21.10

Michail Meimaris
Professeur émérite de la National and Kapodistrian University of Athens – UNESCO Institute for Information Technologies in Education

Sense Crete: cultural actions facilitated by augmented reality as a lever for growth centered around the Museum of Typography in Chania

.


21.30

Réception informelle

Départ en autocar pour le lieu de réception l‘Asteria’.

..

.

Vendredi 12 mai

.

08:30

Départ en autocar de la place Agora (Agora Square) au centre-ville pour le Musée de la typographie

.


08:30 – 9:15

Inscription

.


09:15 – 11.15

Accueil et visite guidée du Musée de la typographie

.


11:20

Départ en autocar pour le centre des congrès du Mediterranean Agronomic Institute de La Canée (MAICH)

.

Matin

11:50 – 13:50

Président de séance : Paraskevas Perakis, directeur du journal Haniotika nea

.


11.50 – 12.30

Konstantinos Staikos

Sp. Staikos est né en 1943 dans la famille de l’architecte Spyros Staikos. Il étudia l’architecture et le design d’intérieur aux Écoles des beaux-arts d’Athènes et de Paris. Il se spécialisa ensuite dans la restauration des monuments historiques comme la bibliothèque du Monastère de Saint-Jean-le-Théologien sur l’Isle de Patmos. Depuis plus de quarante ans il étudie l’histoire du livre grec du XVe au XIXe siècle et retrace l’évolution des bibliothèques des points de vue institutionnel et architectural depuis l’Antiquité jusqu’à la Renaissance. Ses recherches ont donné lieu à de nombreuses publications dont notamment son Charta of Greek Printing (1989), et l’édition du multi-volume History of the Library. Sa propre bibliothèque, composée surtout d’éditions et autres imprimés en langue grecque du XVe au XIXe siècle est désormais hébergée par l’Alexander S. Onassis Public Benefit Foundation.

La pratique de la typographie grecque (XVe – XVIIIe siècle)

Des livres en grec ont été imprimés partout en Europe où l’invention de Gutenberg s’est implantée. Au début, des imprimeurs grecs, en collaboration avec des libraires et imprimeurs italiens, ont publié dans le but de faire mieux connaître la langue et la littérature classique grecque. Plus tard, ils ont servi les communautés grecques qui ont émergé dans les grandes capitales, de Moscou à Genève. Ainsi, l’histoire de l’imprimerie dans ces pays est aussi celle des circonstances qui ont fait émerger de nouveaux marchés de l’édition en langue grecque.

.


12.30 – 13.10

George D. Matthiopoulos

Georgios D. Matthiopoulos (gmat@teiath.gr) est professeur de design graphique et de typographie à la faculté des Beaux-arts et de design du Technological Educational Institute d’Athènes. Ses travaux de recherche portent sur le dessin des caractères et l’histoire des arts graphiques. En 1992, il fut l’un des membres fondateurs de la Greek Font Society (www.greekfontsociety.gr), une association sans but lucratif pour laquelle il dessine aussi des caractères. Il est l’auteur de l’Anthology of Greek typography (Presses de l’Université de Crète, 2009), et de deux manuels : History of lettering et Type design and flexography (Greek Open University Press, 2002). Il a également traduit en grec plusieurs ouvrages importants : Robert Bringhurst, Elements of typographic style (Presses de l’Université de Crète, 2001); Victor Scholderer, Greek printing types, 1465-1927 (Typophilia, 1995); Tim Wu, The master switch. The rise and fall of information empires (Gialos Press, 2012); et John Berger, A painter of our times (Presses de l’Université de Crète, 2002). Il poursuit également des activités dans les domaines du design éditorial, de la scénographie et a participé à de nombreux colloques internationaux.

Rencontre des Grecs du roi et de la littérature crétoise ancienne dans une performance de street art : un projet pédagogique

L’objectif de ce projet est de faire connaître auprès du grand public la tradition typographique de la langue grecque : un patrimoine riche mais mal connu, surtout des jeunes générations. Partant d’un postulat hypothétique concernant les célèbres Grecs du Roi du XVIe siècle (dessinés par le calligraphe crétois Angelos Vergikios et gravés par Claude Garamont, le meilleur graveur de poinçons français de sa génération), et les premiers exemples de la poésie chevaleresque de la Crète post-Byzantine, des couplets des sonnets, des vers, des textes, vont être produits puis seront imprimés et placardés dans plusieurs villes de l’île en tant que street art par des équipes d’étudiants et leurs professeurs. Le projet est mené par le Département de design graphique du Technological Educational Institute d’Athènes, le Musée de la typographie, La Canée, et la Cultural Activities Administration du rectorat de la Canée, Crète.

.


13.10 – 13.50

Gerry Leonidas

Gerry Leonidas est enseignant-chercheur en typographie et dessin de caractères à l’Université de Reading (R.-U.). Il supervise des étudiants en MA et PhD et donne de nombreuses conférences. Il mène des projets de transfert de connaissances et travaille comme conseiller dans les domaines de l’édition et de la création de caractères. Il est vice-président de l’ATypI et participe à l’organisation de divers colloques dont notamment ceux de l’ICTVC et de Granshan. Il est responsable du MA Typeface Design et de l’école d’été TDi, tous deux des références internationales dans le domaine de l’enseignement de la typographie. À partir de 2017 il sera également responsable d’un nouveau MA hybride de recherche en création de caractères.

Le design informé par la recherche : le rôle des archives dans une discipline pratique

Au sein du design graphique, la typographie et la création de caractères sont considérées comme des disciplines pratiques dont les programmes sont construits autour de tâches concrètes. Petit à petit, au cours des dernières décennies, puis plus rapidement ces dernières années, le contexte dans lequel se pratiquent la typographie et la création de caractères a été redéfini. Désormais, ces disciplines doivent combiner une connaissance du passé basée sur la recherche avec un questionnement du présent grâce aux outils des sciences humaines, et avec une réflexion critique sur la pratique. Un telle approche, qui nécessite une interaction forte avec des ressources archivistiques, est particulièrement compatible avec les collections des musées de l’imprimerie. Cette présentation décrit une méthodologie qui permet d’intégrer la recherche dans les archives avec la pratique, en mettant l’accent sur la création de caractères, un domaine d’activité qui se trouve au cœur de cette redéfinition des disciplines.

.


13.50 – 14.50

Déjeuner

.

.

Après-midi

14:50 – 17:10

Présidente de séance : Elia Koumi, directrice du Musée de la typographie

.

Guy Hutsebaut

Typographe Belge, il a étudié la typographie classique et les méthodes de production du livre. Depuis 1983, il est responsable des collections typographiques et du site historique du Musée Plantin-Moretus à Anvers. En 1997 il obtint le diplôme de la Société Plantin, une formation de troisième cycle en arts graphiques basé au Musée Plantin-Moretus. En 2005, le Musée Plantin-Moretus a été inclus dans la liste du patrimoine mondial de l’Unesco – le seul musée à avoir obtenu ce statut – en raison de l’importance de ses collections typographiques qui proviennent de l’officine de Christophe Plantin, active du XVIe au début du XIXe siècle.

Le Musée Plantin-Moretus : raconter aux publics nouveaux l’histoire d’une collection fragile

Trois siècles d’activité commerciale, cent-quarante ans en tant que musée implanté sur un site historique Unesco. En 1576, Christophe Plantin installe son officine au Vrijdagmarkt au centre d’Anvers. L’entreprise poursuivra ses activités et restera dans la famille pendant neuf générations. En 1878, le site entier – la maison et l’officine avec les plus anciennes presses à imprimer au monde – a été vendu à la Ville d’Anvers et devient un musée. En 2005, le Musée est inclus dans la liste du patrimoine mondiale de l’Unesco, la famille et ses archives étant considérées comme un élément unique de la mémoire de l’Europe dans le cadre du programme Mémoire du monde.

Le patrimoine au XXIe siècle. Depuis sa réouverture après travaux en 2016, le Musée Plantin-Moretus est prêt à affronter le XXIe siècle. Avec un nouveau parcours historique, un décor richement évocateur des siècles passés, et de nouveaux outils de médiation et de développement, le Musée parle aux publics d’aujourd’hui. La dernière refonte majeure de la muséographie a eu lieu il y a soixante ans. La collection de livres et estampes fragiles avait été exposée pendant trop longtemps et le Musée avait besoin de nouvelles réserves. De surcroît, la présentation encyclopédique des collections n’était plus adaptée aux besoins des visiteurs d’aujourd’hui. Après un période de fermeture de quatre mois, le nouveau Musée a été réouvert au public avec une présentation plus respectueuse des besoins de la conservation, avec un nouveau parcours muséal évoquant la vie, le travail et la production de livres aux XVIe et XVIIe siècles. Les objets fragiles sont désormais mieux conservés avec une rotation des documents papier tous les deux ans qui maintient la continuité du parcours muséographique, sans coût supplémentaire en termes de scénographie, de gestion du personnel ou des matériels.

.


15.30 – 16.10

Jürgen Bönig

Sociologue et historien des techniques, Jürgen Bönig travailla pendant vingt-cinq ans au Musée du travail à Hambourg. Aujourd’hui il est président de Zeichen der Welt e.V.

De la collection au musée : J. J. Augustin Glückstadt, Hambourg et New York

L’imprimerie J. J. Augustin a été créée en 1632 dans la petite ville de Glückstadt sur les rives de l’Elbe près de Hambourg. Au début du XXe siècle, elle s’est spécialisée dans l’impression en langues étrangères, une activité qui avait été développée plusieurs siècles auparavant dans les grands centres comme Paris, Londres, Vienne et Berlin. En 1908, Heinrich Wilhelm Augustin (1878-1938) se lance dans des travaux en langues étrangères et accumulera un matériel typographique qui lui permet d’imprimer en une centaine de langues différentes, souvent avec des alphabets non-latins, notamment pour des éditeurs scientifiques comme la nouvelle Université de Hambourg, d’abord sous la raison sociale Kolonialinstitut, puis en implantant des filiales à Hambourg et New York.

La maison était particulièrement connue pour son dispositif de composition en langue chinoise dans lequel le compositeur était entouré de casses contenant quelque 4 000 caractères parmi lesquels il puisait pour assembler son texte – la sélection s’effectuant de manière purement visuelle puisque le compositeur ne comprenait pas le chinois ! La composition d’autres langues mortes, ainsi que des formules mathématiques et chimiques, étaient également assurée de manière purement visuelle. À partir de 1914, Augustin s’équipa de composeuses Monotype pour réaliser des travaux dans des langues à l’origine uniquement orales, au moyen de caractères spécialement conçus pour la composition mécanique.

Le film Zwiebelfische – que sera projeté pendant le colloque – décrit l’entreprise de Glückstadt et le sort de Jimmy Ernst, fils de Max Ernst et Lou Strauss et apprenti chez Augustin de 1936 à 1938, et sa fuite du régime Nazi avec l’aide d’Augustin.

Nous présenterons le projet actuel de créer un musée – Zeichen der Welt (caractères du monde) à partir de l’atelier de J. J. Augustin pour montrer l’importance de la typographie dans l’expression des cultures.

.


16.10 – 16.50

Patrick Goossens

Né à Anvers en 1960, Patrick Goossens étudia l’histoire aux universités d’Anvers et de Louvain. Il collabore avec le Musée Plantin-Moretus depuis de nombreuses années et fut membre fondateur de l’association des Amis du Musée. Patrick Goossens utilise des machines anciennes comme outils de recherche, pour reconstituer le passé. La pratique de l’impression manuelle et de la fonderie typographique (utilisant surtout des techniques du XIXe siècle) lui permet de mieux comprendre comment les innovations techniques ont trouvé leur place dans les ateliers. D’après les recherches menées dans ce domaine, certaines imprimeries auraient été plus ouvertes aux ‘progrès’ technologiques que d’autres. Il a également créé une bibliothèque spécialisée pour soutenir ses travaux.

Avec Bob Oldham, il a publié une étude de la presse Colombienne, dont l’impression a été elle-même une démarche expérimentale. D’autres publications prévues traiteront de la longévité de la presse à bras, de l’impact de l’introduction des presses mécaniques et des conséquences de la mécanisation de la gravure de poinçons et de la fonte des caractères et leur impact sur le dessin des caractères et l’impression.

Patrick Goossens a présenté ses travaux lors de colloques tenus à Rochester (E.-U.) et Moscou en 2015, et poursuit aujourd’hui ses recherches dans le cadre de la préparation d’un doctorat à l’Université d’Anvers.

Collectionner pour comprendre le véritable art de l’imprimerie

Avant même la création des premiers musées, l’imprimerie a suscité l’intérêt d’un large public.

Dans la première partie de sa présentation, Patrick Goossens prendra le Musée Plantin-Moretus comme cas d’étude. Ce musée poursuit, depuis très longtemps, une politique consistant à accompagner ses visiteurs dans la découverte de l’ensemble des étapes de la production d’un livre : une démarche qui a été entamée avant même la transformation de l’entreprise Plantin-Moretus en Musée. Il évoquera également les premières tentatives d’explication des techniques d’imprimerie dans le cadre d’expositions consacrées au livre.

Dans une deuxième partie il abordera l’histoire des musées nés du souhait de certaines imprimeries de célébrer leur passé, et celle de musées ou collections résultant des activités de collectionneurs plus ou moins obsessionnels  – tel qu’il se décrit lui-même.

Le fait de collectionner est sans doute louable en soi, mais comment peut-on exploiter de semblables collections d’artefacts inertes afin de comprendre notre histoire et d’éclairer notre présent et notre futur ?

Pour aborder ces questions il s’appuiera sur sa propre expérience de collectionneur de matériel d’imprimerie ancien et sur ses recherches historiques.

Last but not least, si l’objectif des collectionneurs et des musées est de préserver le passé et les processus de production anciens, devons-nous conserver les techniques anciennes seulement en vue de pouvoir effectuer des ‘démonstrations’, ou devons-nous essayer plutôt de maintenir les techniques les plus importantes véritablement en vie ?

.


16.50 – 17.10

Pause

.


17.10 – 17.50

Klimis Mastoridis

Professeur de typographie et communication graphique et doyen associé de la faculté des sciences humaines et sociales de l’Université de Nicosie, Chypre. Il est directeur de Hyphen, un forum typographique, et auteur de Reproduction and printing issues (nouvelle édition 2010) et Casting the Greek newspaper; a study of the morphology of the ephemeris from its origins until the introduction of mechanical setting (1999), Il est également membre de l’International society of typographic designers (ISTD) et de l’Institut of paper, printing and publishing (IP3), et président de l’Institute for the study of typography and visual communication (ISTVC).

Faire l’histoire (de l’imprimerie) à Chypre: un musée en devenir ?

Typiquement, Chypre évoque le soleil, des plages et villages pittoresques, la cuisine traditionnelle (et des gens qui cassent la vaisselle), des sites archéologiques, des châteaux Vénitiens et églises Byzantines, voire l’histoire mouvementée de l’île. Ne viennent pas spontanément à l’esprit l’histoire et la tradition de l’imprimerie, deux aspects de la vie chypriote qui restent, malheureusement, peu visibles et peu documentés.

Pourtant, avec une culture écrite remontant jusqu’au seizième siècle avant J.C. et de nombreuses questions non-résolues concernant des systèmes d’écriture parmi les plus anciens qui, au fil des siècles, ont été employés pour représenter des dialectes locaux et la langue grecque, Chypre a une longue et riche tradition multiculturelle.

Une partie de cette tradition s’exprime encore dans différents aspects de la communication visuelle dont, par exemple, la signalétique urbaine et commerciale multilingue, l’édition livresque, la presse magazine et les documents officiels.

Après une brève présentation de la littérature concernant l’histoire de l’imprimerie chypriote, cette intervention se focalisera sur les artefacts – machines et outils de l’imprimerie anciens – conservés actuellement dans des collections privées, avant de développer des arguments en faveur de la création d’un musée de l’imprimerie à Chypre.

.


17.50 – 18.30

Niki Sioki

a obtenu un doctorat en typographie et communication graphique à l’Université de Reading (R.-U.) et est aujourd’hui professeure adjointe à l’Université de Nicosie, Chypre où elle enseigne la typographie, l’édition papier et numérique, et la recherche en design. Ses travaux concernent l’histoire de la mise en page et des méthodes de production du livre, avec un intérêt particulier pour les abécédaires et le design graphique grecs. Elle est membre de plusieurs sociétés savantes dans le domaine de l’histoire de l’imprimerie et du livre. Pour consulter la liste de ses publications voir : https://unic.academia.edu/NikiSioki

Les musées de l’imprimerie hors les murs : les ephemera dans les musées chypriotes

Le patrimoine graphique n’a pas encore attiré l’attention de l’État ou des chercheurs chypriotes. En revanche, et en dépit de l’absence d’institutions dédiées spécifiquement à l’histoire de l’imprimerie, on trouve une quantité importante d’imprimés éphémères dans les collections des musées locaux. Pour la plupart, ces travaux de ville ont été imprimés à l’époque où Chypre était un protectorat (1878-1914), puis une colonie (1914-1960) de l’Empire britannique. Ces travaux offrent un large éventail de documents imprimés : affiches (parfois avec les maquettes originales), programmes de concerts et de théâtre, calendriers promotionnels, périodiques et journaux, étiquettes de boîtes de cigares et autres exemples de produits de conditionnement, publicités pour des produits et hôtels locaux, menus, cartes géographiques et matériaux pédagogiques. Réalisés pour répondre aux besoins quotidiens de la société, ces ephemera nous renseignent à la fois sur l’histoire sociale de l’île et sur les modes de production et les traditions de l’imprimerie locale. Actuellement ils sont exposés uniquement en tant que témoins de l’histoire locale et n’ont pas attiré l’attention d’historiens dans d’autres secteurs. Cet présentation offrira un aperçu d’exemples représentatifs de la production chypriote et des raisons pour lesquelles ils ont été conservés par des musées et leurs responsables, tout en ouvrant de nouvelles perspectives d’exploitations comme sources primaires pour l’histoire de l’imprimerie et l’enseignement du design graphique.

.


18:30

Retour à La Canée

.


21:00 – 23.00

Repas crétois traditionnel au Nykterida

Départ en autocar de la place Agora (Agora Square), centre-ville à 21.00. Retour à La Canée à 23:00

.

.

Samedi 13 mai

09:00

Départ en autocar de la place Agora (Agora Square) centre-ville pour l’Institut régional de la presse.

.


09.50 – 11.10

Assemblée Générale de l’AEPM

Ouverte aux membres de l’AEPM seulement.

.

Matin

Président de séance : Antonis Skamnakis, professeur adjoint de journalisme à l’Université Aristote de Thessaloniki, responsable scientifique de l’Institut régional de la presse.

.


11.10 – 11.50

Sonja Neumann

Sonja Neumann étudia la musicologie, les sciences politiques et la philosophie, avant de poursuivre des études de bibliographie. Elle obtint une bourse d’études de la Ville de Munich pour préparer son doctorat à l’Université de Hambourg sur Musikleben in München 1925-1945 (2002-2005). Elle a travaillé sur plusieurs projets de recherche dans le cadre d’expositions, colloques et publications dont : Entartete Musik 1938. Weimar und die Ambivalenz, Musikhochschule Weimar, Ausstellung; Haus der Musik, Freies Musikzentrum München, Ausstellung NS-Dokumentationszentrum München. Depuis 2012 elle travaille au service des expositions du Deutsches Museum Munich où elle assure la conception et la réalisation d’expositions sur les instruments de musique, les techniques d’imprimerie et la cryptologie. Ses recherches actuelles sont au croisement des media, de la culture et de la technologie. (http://www.deutsches-museum.de/forschung/wissenschaftl-mitarbeiter/dr-sonja-neumann/)

Patrimoine graphique à l’âge de l’information : collections, conservation et expositions comme défi pour les musées de l’imprimerie

L’invention de l’imprimerie typographique par Gutenberg a eu un impact considérable sur son époque. Cette technique innovante a profondément modifié la manière dont les gens interagissaient (et interagissent encore aujourd’hui) avec des connaissances. De la multiplication des formes de communication par l’imprimé il résulta l’ensemble des phénomènes que nous appelons ‘la culture imprimée’.

Aujourd’hui, nous sommes dans l’âge de l’information dont un élément central est la Révolution numérique : la manière dont l’information se trouve transformée et modifiée par l’avènement de l’édition électronique et des média numériques. Désormais l’information circule dans le monde entier à très grande vitesse sous forme de bits d’information numérique.

À maintes reprises on a prédit que les médias imprimés disparaîtraient à brève échéance en raison de ces évolutions. En fait, les techniques numériques ne sonnent pas le glas des médias imprimés – plutôt, elles sont le moteur de la création et de la diffusion des contenus.

Faire une distinction entre l’imprimé et le numérique n’a plus de sens et de nombreuses maisons d’édition sont devenues des acteurs des médias numériques.

Au Deutsches Museum Munich cette dynamique de transformation rapide des médias joue un rôle important dans la planification de la nouvelle exposition permanente consacrée à l’imprimerie. et soulève de nombreuses questions :
– quelles seront les conséquences de l’avènement de l’âge de l’information pour le patrimoine graphique ?
– comment présenter l’avenir des médias imprimés au public ?
– comment élargir les collections dans le domaine du patrimoine graphique ?

.


11.50 – 12.30

Sue Walker

Directeur du Design star doctoral training centre, financé par l’AHRC et basé au Département de la typographie et de la communication graphique à l’Université de Reading. En tant que responsable des collections typographiques, elle encourage l’utilisation des collections dans le cadre des programmes d’enseignement et de recherche. En tant qu’enseignante elle intervient au niveau licence et master et supervise des doctorants dans le domaine de la théorie et de l’histoire de la typographie et de la communication graphique. Parmi ses spécialités : Isotype, livres pour la jeunesse et les aspects graphiques du langage.

Exploiter les archives : les aspects matériels du texte

Sue Walker présentera le travail du Département de la typographie et de la communication graphique où les archives constituent une ressource essentielle pour la recherche et l’enseignement des aspects matériels du texte : techniques de production, design, et la manière dont les lecteurs abordent les documents graphiques.

Des exemples d’ateliers, expositions et autres collaborations illustreront quelques-unes des questions soulevées par l’utilisation des archives dans l’enseignement supérieur, et la manière dont les collaborations entre universitaires et conservateurs des musées et des archives peuvent valoriser les collections comme moteurs de la recherche, et sources de nouvelles approches de la recherche et de l’enseignement.

.


12.30 – 13.10

Anastasios E. Politis

Professeur et chercheur, Hellenic Union of Graphic Arts and Media Technology Engineers

La typographie revisitée : l’importance de la typographie dans la communication visuelle moderne

Nous assistons actuellement à une explosion de la diffusion de l’information dans la vie quotidienne à travers une vaste panoplie d’applications et de plateformes électroniques et mobiles. Ces applications sont d’une très grande diversité : des distributeurs de billets et tickets aux sites web en passant par les banques en-ligne et les feuilles d’impôts dématérialisées. Dans ces moyens de diffusion et de présentation des contenus, les modes de présentation visuelle adaptés sont un élément clé de leur efficacité. Pourtant, dans de nombreux cas, les principes élémentaires de la typographie et de la communication visuelle sont ignorés ou inopérants.

La présentation soulignera l’importance de la typographie et des principes qui la sous-tendent, non seulement dans les documents imprimés, mais aussi sur les supports électroniques et mobiles de la communication visuelle.

Plusieurs paradigmes permettront d’explorer les questions soulevées par le design pour la communication visuelle et les défis que présente une bonne application de la typographie dans ces domaines.

Son objectif principal sera de souligner le rôle central que la typographie joue dans la communication visuelle moderne et la nécessité de bien respecter et appliquer ses principes de base.

.


13.10 – 14. 00

Échange de nouvelles des musées – discussion

.


14.00

Repas traditionnel au village de Nippos

.


15:15

Départ en autocar pour vister des musées locaux

16:00

Visit to the Museum-residence of Eleftherios Venizelos

17:30

Visite du Holy Trinity Monastery

Un petit musée historique possédant une collection de livres anciens et des caves à vins.

.

.

Dimanche 14 mai

.

Visite du Parc botanique et jardins de Crète

offerte par le Musée de la typographie et la municipalité de La Canée.

11:00

Départ en autocar pour visiter le superbe Parc botanique et jardins de Crète, installé à 18 kilomètres de La Canée au pied des Montagnes blanches.

14:00

Déjeuner au Parc botanique

16:00

Départ en autocar pour La Canée