Typographies orientales et imprimerie nationale. Histoire et patrimoine

30 novembre 2018
Maison de l’Asie
22 avenue du Président Wilson
Paris 16e

Intervenants

Nelly Gable, Imprimerie nationale, Paris
Pérennisation des poinçons typographiques et matrices. Transmission de la technique de la gravure de poinçons

Michela Bussotti, EFEO-PSL, Paris
Les caractères mobiles en bois en Chine : histoire et patrimonialisation

Émilie Rigaud, Atelier nationale de la recherche typographique, Nancy
La naissance de la typographie moderne au Japon

Victor Thibout, chercheur indépendant
Fonderie de caractères et patrimoine typographique à Taiwan

Fabien Simon, Paris Diderot, ICT
L’atelier oriental de l’Imprimerie « nationale », entre XVIIIe et XIXe siècle, d’après le fonds AJ17/7 des Archives nationales

Christelle Rabier, EHESS, Paris
L’imprimerie officielle de Madagascar, 1897-1941

Franck Jalleau, Imprimerie nationale, Paris
L’actualisation des fontes asiatiques de l’Imprimerie Nationale

Lucile Theveneau et Pascal Fulacher, Imprimerie nationale, Paris
Les collections orientales de l’Imprimerie nationale

Cette journée d’études se veut une rencontre, au sens plein du terme, autour de l’imprimerie, en France et en Orient, et des typographies orientales et occidentales, et ce à un triple niveau.

Elle est conçue, tout d’abord, comme une rencontre sur ce thème entre historiens, et chercheurs en histoire, et détenteurs de savoirs typographiques. Elle vise en particulier à faire dialoguer spécialistes de la typographie et typographes contemporains et/ ou responsables de l’Imprimerie Nationale, ou encore historiens des techniques et « techniciens ». Ces intervenants aux profils variés permettront de nourrir une discussion issue de la mise en regard de leurs approches diverses, complémentaires ou parallèles.

Elles permettront de confronter, ensuite, deux traditions typographiques qui, pour ne pas partager les mêmes principes, n’en ont pas moins connu un certain nombre de croisements, indirects ou directs, par exemple dans des lieux ayant très ponctuellement rassemblé ces techniques et l’on songe ici aux quelques caractères en bois des imprimeries européennes, dont les « Buis du Régent » taillés sous la direction d’Etienne Fourmont (1683-1745) et conservés à l’Imprimerie Nationale sont l’exemple le plus fameux. L’étude de ces traditions différentes peut bénéficier, en tout cas, de l’approche croisée que nous souhaitons proposer ici. La tradition chinoise plus ancienne se sert de caractères en céramique, métal et surtout bois, mais elle n’emploie pas de poinçons. Ceux-ci sont, en revanche, l’élément de départ de la typographie européenne. Si l’imprimerie « à l’occidental » pouvait sembler avoir conquis définitivement le monde depuis le XIXe siècle, à l’heure du numérique et de la dématérialisation des textes, les techniques d’impression traditionnelles se trouvent pourtant confrontées, partout, au risque de disparaître, d’où la nécessité de leur patrimonialisation. C’est à cette dernière entreprise que sera consacrée la troisième et dernière thématique de cette rencontre, entre, cette fois, histoire et patrimoine. Elle consistera en la présentation des moyens mis en place pour sauvegarder matériels, savoir-faire, gestes et témoignages de praticiens afin de patrimonialiser ces techniques, tout en tentant de les maintenir toujours actives. L’Imprimerie Nationale et son atelier du livre d’Art et de l’Estampe, « patrimoine matériel et vivant », est précisément un des acteurs engagé dans cette démarche.

Au cours de cette journée, les savoirs typographiques européens et leur patrimonialisation en France seront exposés (Nelly Gable), ainsi que, symétriquement en quelque sorte, le cas de la typographie chinoise inscrite aux listes du Patrimoine culturel immatériel (Michela Bussotti). Pour l’Asie, nous aborderons encore comment la typographie (à l’occidentale) a pu influencer les pratiques locales, à travers les cas du Japon (Émilie Rigaud) et de Taïwan (Victor Thibout). Et l’Imprimerie Nationale constituera le cadre de plusieurs des interventions : elle apparait comme un modèle de lieu où se sont mêlés et ont été manipulés des caractères de bien des langues, notamment avec la mise en place d’un « atelier oriental » fin xviiie-début xixe siècle (Fabien Simon) ; un modèle exporté et réadapté dans un des Orients qu’est Madagascar (Christelle Rabier). Un modèle ayant largement évolué dans le contexte contemporain, mais qui s’efforce de maintenir des savoirs techniques complexes, perpétue ses travaux sur certaines langues orientales avec les moyens contemporains (Franck Jalleau) et assume une nouvelle mission de conservation et de valorisation de ses collections orientales (Lucile Théveneau et Pascal Fulacher).

Organisation : Michela Bussotti | EFEO et Fabien Simon | ICT
Contacts : michela.bussotti@efeo.net | fabien.simon@hotmail.fr